LA VERITE SI JE MANGE

Il
fut un temps ou les mafieux écoulaient du whisky et des armes.
Aujourd’hui, le crime organisé investit dans les barres chocolatées
contrefaites et autres produits falsifiés en provenance de Chine ou du
Moyen-Orient.

Avec la mondialisation, le trafic de l’agroalimentaire
rapporte en effet plus que les stupéfiants. Des failles juridiques et
des moyens de contrôles insuffisants ont permis à ces réseaux de
diversifier leurs activités. Ils ne sont toutefois pas les seuls à
piéger nos assiettes. C’est ce que démontre cette enquête en rappelant
quelques scandales français. Parmi eux, l’huile de tournesol contaminée aux hydrocarbures. Une aberration qui poussera pourtant la Commission Européenne à changer la législation en autorisant la vente de tous les aliments contenant moins de 10 % d’huile frelatée !




Un maximum de profits aux dépens du consommateur, telle
est souvent la règle dans l’univers de la viande, en particulier celui
du steak haché où la traçabilité et la composition demeurent obscures.
Une organisation qui permet aux leaders du marché d’écouler des steaks
porteurs de germes pathogènes. En cause : le mode d’abattage. Selon la
législation européenne, l’abattage doit se faire après étourdissement de
la bête, tête en bas. Or, il existe désormais une dérogation pour
l’abattage rituel, halal ou kasher, qui consiste à égorger l’animal
couché, non insensibilisé, sans ligaturer son œsophage.


Une pratique qui entraine un risque sanitaire réel en
contaminant la viande par le contenu du rumen de la bête. Second
problème : le nombre d’animaux tués dans ces conditions dépasse
largement le marché réel des consommateurs pratiquants. En cause : les industriels qui, pour un gain de temps et d’argent, sautent l’étape de l’étourdissement de l’animal. Aucun étiquetage ne permet de faire la différence et tout le monde peut donc avaler une viande kasher ou halal sans le savoir.


En face : la lâcheté des politiques qui, eux, sont au courant mais valident les risques et l’illégalité en raison de la pression des industriels de la boucherie et des questions religieuses.

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Une souris dans le plat surgelé ( jeudi 26 janvier 2012 )



SAINT-QUENTIN - Elle voulait s’offrir une petite poêlée facile à cuisiner, mais en ouvrant le sachet, Laura Levert a découvert une souris.

Il y a des découvertes insolites qui prêtent à rire. Mais Laura Levert, âgée d'une vingtaine d'années, n'a pas souri, lorsqu'elle a trouvé dans son sachet de légumes surgelés achetés à Intermarché un rongeur mort.
« J'ai acheté ce paquet dimanche dernier, 22 janvier, à 12 h 30, à l'Intermarché de la rue de Mulhouse à Saint-Quentin, raconte-t-elle. Un sachet de poêlée asiatique de la marque Saint-Eloi, la marque d'Intermarché. On l'a ouvert le lendemain soir. »

« On croyait que c'était un cheveu »

Imaginez, lundi, fin de journée. Fatigue. Un plat rapide à préparer pour le dîner. « On a ouvert le paquet de surgelés, reprend la jeune femme. Au début, on en met dans la poêle. Mon ami en mange un peu. On se rend compte qu'il n'y en a pas assez. Pendant que ça chauffe, il reprend le paquet pour en rajouter. Et là, on aperçoit un poil. »
« Au début, on a cru que c'était un cheveu », renchérit une amie, qui était présente au dîner. Surprise !
C'est bien une souris que les jeunes gens retirent du sachet.
Laura s'avoue dégoûtée. « J'allais manger et quand je l'ai vue, j'ai eu peur. On a eu du mal à manger ensuite. Mon ami a été malade toute la nuit. Il a vomi. Il va voir un médecin. »
Ce mardi, les jeunes gens se sont donc rendus chez Intermarché à l'ouverture du magasin. « On leur a tout rapporté ». Mais Laura ne compte pas s'arrêter là. Elle annonce son intention de déposer plainte au commissariat dès cette semaine. Et veut alerter 60 millions de consommateurs.